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le monde d'elfarranne
21 novembre 2007

Voluptatès

Le désir s’écoule d’elle comme le vin qui file dans sa gorge.
Il la cherche, elle le voit bien, le sent surtout. Cette situation l’amuse. L’excite. L’agace aussi. Il se joue d’elle. Que croyait-il ? Qu’il était le maître de la danse et qu’elle se plierait à toutes ses lubies ? Non point, et elle comptait bien lui faire savoir.
Lentement sa cuisse vient se poser sur l’accoudoir de son hôte, l’autre fait de même, elle est ainsi toute offerte, prête à être prise sur le champ. Elle voit son regard glisser sur elle, la dévorer, et se perdre sous les flots de sa jupe. Tant mieux.
D’une main, elle replace son bas, caressant sa cheville gracile, remontant sur un fin mollet et sur une cuisse ronde.
Sourire à ses lèvres, elle ne le regarde pas, observe ses mains sur sa jambe et prends son temps. La jupe qui remonte lentement, laissant découvrir la chair qu’il n’a pas osé caresser réellement, non point que le masque a travers le tissu ne lui ai rien fait. Bien au contraire…

Si elle me convient ? Pensez vous vraiment qu’il faille que je réponde ? Vous êtes un irrésistible tentateur mon cher ami, la preuve en est qu’à chaque caresse que vous m’offrez, vos mots cessent alors de prendre du sens.
Elle lui sourit, s’appuie sur la table, les mains derrières elle :
Bien sur qu’elle ne me convient pas. Ne voyez vous point à quel point vous me faîtes de l’effet ? Je rêve que vous me preniez immédiatement, et que vous me fassiez votre.
Un pied quitte l’accoudoir, se pose sur la cuisse vêtue de cuir, et la caresse doucement. Lentement, il se fait explorateur. Son genou pour commencer, ne pressons pas les choses. Puis le dessus de sa cuisse, là ou les frôlements ne sont point trop gênant encore. Redescendre à nouveau vers le genoux et emprunter cette fois son intérieur. Et prendre le chemin menant au sommet…
Ses doigts viennent se poser sur son cou, et du bout des doigts retracent la route empruntée peu de temps avant par les fortes mains. Elle le fixe alors droit dans les yeux. Se fait plus aguicheuse encore, presque indécente.

Je voudrais que vous sachiez une dernière chose….
Elle trempe une dernière fois ses lèvres dans son vin, renverse quelques secondes sa tête en arrière, caressant de ses cheveux bruns la table, puis se redresse vivement, plaque son pied sur le torse d’Asmodée, le repoussant contre sa chaise, se penche en avant et lui dit sur le ton de la confidence :
Je suis déjà toute à vous, ne tardez pas trop à venir, ou je risque de ne plus pouvoir me tenir....
Elle risquait de le voir partir sur le champ, la laisser ainsi, sur sa faim, avide de chair, de sa chair. Mais elle le savait, le voyait, il appréciait sa compagnie… Asmodée. Violent homme, elle le savait. Elle s’était bien renseignée sur lui, sûrement préférait-il prendre de force, et satisfaire ainsi son désir bestial sans songer à sa partenaire. Sans doute. Mais lorsque la faim se fait sentir, que l’on vous allèche d’odeurs, de lichettes, et de belles promesses, difficile pour vous de résister à attendre le repas suivant...

A l'étage

La fermeture de la fenêtre n’opposa pas grande résistance et s’ouvrit sans mal après quelque instant. Ouvrant lentement la fenêtre si jamais un grincement venait à se faire entendre. Elle paraissait bien entretenu et ne poussa aucun couinement particulier. Un regard à l’intérieur de la pièce lui confirma l’inoccupation de celle-ci. Il entra dans le Voluptatès, ne restait plus qu’a trouver Letho et la cible, pour enfin pouvoir en finir avec ce village et pouvoir partir au loin retrouver le commanditaire, toucher leur prime et disparaître de cet endroit qui sentait le poisson et la stupidité à plein nez. Il referma doucement le battant, pour que rien ne laisse présager de l’entrée d’un inconnu en ces lieux, se déplaçant lentement à travers la pièce, regagnant la lueur qui provenait du couloir et qui traversait la porte par cette fine ouverture au sol qui permettait de se diriger sans risque dans le noir de la nuit.
S’approchant au plus près de la porte, écoutant les bruits de la demeure, laissant ses sens auditif prendre le dessus, plusieurs échos provenaient de divers endroit, mais la plupart semblait provenir de l’étage inférieur. Le chien de garde de ses dames sûrement. La poignée de la porte s’ouvrit sans bruit, ouvrant la porte lentement, regardant par l’entrebâillement pour scruter le couloir qui s’offrait maintenant à lui. Pour l’instant tout allait pour le mieux et il sortie de cette pièce refermant la porte derrière lui.
Plusieurs portes donnaient sur le couloir, certaine connu grâce au repérage de son amie, il lui restait encore quelque entrée dont il ne connaissait l’issu, Letho devait rester près de Fleur, il devrait pouvoir les trouver, sois par leur voix, sois par leur activité charnelle. Cela pouvait d’ailleurs lui donner un avantage pour s’approcher d’elle sans éveiller ses soupçons… Posant son oreille sur chaque porte qui se présentait devant lui, cherchant la cible et son compagnon d’arme. L’hypothèse qu’ils se trouvaient à l’étage était mince, mais il devait inspecter ces lieux avant de s’aventurer au rez de chaussé. Il examina chacune d'elle, chaque bruit qu’il percevait ouvrant au fur et à mesure les différentes pièces. Le choix s’amenuisait au fur et à mesure, ne restant que les trois portes du fond du couloir. Le bordel était immense est comprenait de nombreuses pièces, c’était à se demander s’il arriverait à toute les faire à temps.
Il s’arrêta un instant, s’approchant de l’une d’elle, des gémissements, des bruissements se faisait entendre dans la pièce. Il n’entendait aucune parole venant de l’intérieur et décida de jouer le tout pour le tout, il était dans un bordel et sa présence ne devrait choquer personne, que la cible soit là ou non. Il ouvrit la porte, curieux de voir si la chance était avec lui. Fit quelque pas dans la pièce faiblement éclairée, ne voyant qu’un homme de dos et la couleur des cheveux d’une femme, roux comme la personne qu’il recherchait.
Il parla d’une voix claire, sans aucune gêne pour la nudité des deux personnes se trouvant là et qui ne l’avaient pas encore remarqués, trop occupés dans leurs ébats…
 
Bonsoir, puis je me joindre à vous ? Votre amie m’a dit que vous serez enchanté de ma présence…
 
Un sourire en coin, il s’approchait de la rouquine, son regard se posa un instant sur l’homme, reconnaissant le visage de Letho. Pour de la surveillance rapprochée, il ne pouvait pas être plus près que cela… Ses yeux noirs retournèrent sur la femme, un regard complice au fond de ses iris.

Elle s'était faufilée par la porte de service, la honte aux joues...
Son ventre criait famine et elle cherchait un endroit où dormir sans se faire remarquer...
Il lui faudrait donc resquiller ...
Elle grimpa tel un chat aux aguets les marches de l'escalier et esquiva de peu la présence d'un homme sur le palier de l'étage..
Elle le vit entrer dans une chambre, le souffle retenu par l'anxiété liée à sa situation clandestine...
Elle s'avança lentement et colla son oreille contre la première porte rencontrée..
Rien, pas de bruit.. Elle actionna la clanche et la porte céda à la pression..
Soulagée, Ambre s'insinua dans l'obscurité de la chambre..
Personne..
Elle referma la porte et batit briquet pour y voir davantage...
Un lit.. Avec des draps de velours.. Le goût criard de la pièce la fit sourire..
Quel drôle d'endroit...
Sans plus demander son reste, épuisée par la longue marche qui l'avait menée à Narbonne,
 elle se dévêtit prestement et se glissa dans les draps.
Quelle douce sensation.. La jeune femme sentit la caresse du linge suave effleurer la pointe de
 ses seins et frissonna. Elle n'y connaissait rien à l'amour mais sa nature sensuelle la trahissait.
Eteignant la flamme du briquet, les cheveux éparpillés sur la taie, elle sombra dans un sommeil sans rêves.

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