Voluptatès : suite
Lycia était énervée. Rien ne se passait comme elle
l'avait prévu: cet idiot de letho qui s'amusait, ce chien galeux qui se méfiait
trop d'elle, et toujours pas de fleur en vu... Cela s'annonçait mal, très
mal... Elle suivit la propriétaire, qui impudique offrait sa nudité aux yeux de
tous. Quelque peu jalouse par la beauté ainsi dévoilé, Lycia se renfrogna
d'avantage: quelle idée avait-elle eu en venant ici?
Lolite la fit entrer dans une chambre, la sienne peut être, propre et
rangée. Odeur sauvage et mentholé. Tandis que la fille de joie invitait Lycia à
s'asseoir, elle prit une chemise et l'enfila, se regarda, se recoiffa et
s'assit face à sa coiffeuse, observant l'étrangère:
Que me voulez vous?
Des renseignements. Je suis à la recherche d'une femme:
Fleur de Lune semblerait-il. Elle est la sœur d'un ami à moi, nous sommes là
pour la retrouver. Vous devez être plus au courant des faits et gestes de la
population. La connaissez vous et savez vous où je pourrais la trouver?
Lolite haussa un sourcil, Fleur avait un frère? Pourquoi ne lui en
avait-elle pas parlé? Méfiante elle lui demanda:
Et à quoi ressemblerait cette femme?
Voilà le problème, je n'en ai
pas la moindre idée. Mon ami la perdue de vue très jeune, et n'a pas eu de ses
nouvelles depuis... Je n'en sais pas plus.
Pourquoi diable après toutes ses années voudrait-il la
retrouver?
Lycia en avait marre, elle était là pour récolter des informations et
retrouver cette femme, pas pour le plaisir. Rien à boire dans ce bordel en
plus, et cette soif qui la tenaillait: bière ou sang... Elle se contrôla et le
plus naturellement du monde répondit:
Leur père est mort, l'héritage est à remettre en partie à
Fleur, d'où notre présence ici.
Bon, la connaissez-vous?
Fille de joie loin d'être stupide, Lolite réfléchit.
Devait-elle lui faire confiance ou pas. Elle se leva, s'approcha de Lycia et
les lèvres contre les siennes lui murmura.... Oui.
Lycia la voyant faire n'avait qu'une envie, trancher
cette fine gorge, contenter enfin ses pulsions. Se retînt de sortir sa lame...
Fleur
est l'une de mes filles, la plus fidèle que j'ai, et une amie excellente...
Vous devrez la trouver quelques part dans mon bordel.
Lycia remercie et
sortit, la chasse reprenait....
Yalim continuait d'observer la serveuse du bordel
plus proche de lui que jamais, sans savoir que cette considération allait
disparaître avec les prochaines paroles que prononcerait Nerit. Il ne peut
cacher une certaine surprise d'apprendre cela car c'est elle qui l'avait invité
à entrer, qui avait veillée à ce qu'il ne manque de rien et sa tenue actuelle
ne pouvait laisser que peu de doute sur sa supposée profession en ces lieux. Et
pourtant ce n'était pas le cas, sans doute voyageuse ou pèlerin passant par ici
et utilisant ses dons, quel qu’ils semblaient être, pour s'assurer d'avoir une
paillasse confortable pour la nuit ainsi que de la nourriture en ce lieu de
luxure. Il ne pu s'empêcher de relever avec un ton quelque peu ironique dans la
voix...
"Voilà
qui est paradoxale ma chère, ne croyez-vous pas ? Vous dites faire ce que vous
choisissez de faire et pourtant vous voilà en train de vous occuper d'un client
de ce lieu de débauche pour payer votre gîte ce qui est ce que l'on attend de
vous finalement, ou du moins ce que j'ose supposer bien sur."
Il s'étonna ensuite de sentir la main de la jeune
femme se promener dans sa barbe, si soudainement aux yeux de Yalim alors que
d'un point de vue autre cela pouvait être vu comme le comportement normal d'une
catin en train de ferrer sa proie afin d'en faire ce qu'elle souhait enfin, ce
que tous deux pouvaient bien souhaiter dans un tel endroit.
"Vous
avez remarquez que j'étais quelque peu poussiéreux hein ?" dit-il avec un sourire adoucissant les traits de son visage. "Il est vrai qu'un
bain pourrait me faire du bien et me détendre. Pour ce qui est de la barbe,
j'avoue que je ne la sens plus depuis le temps que j'en porte une mais
peut-être est-ce plus désagréable de votre point de vue ?"
poursuivit-t-il.
Il n'avait pas
relevé pour le massage aux huiles en toute connaissance de cause, ne sachant
pas s'il l'accepterait ou non. Il ne souhaitait pas non plus ce faire trop
entretenir, Yalim nourrissant la peur de faire trop se détendre la peau en
cherchant à l'entretenir avec force bains, massages et autres. Il se rendit
compte aussi du frisson qui parcourut la femme alors que sa main lui parcourant
le dos. Yalim n'ose y retourner trop vite, ne souhaitant pas faire naître des
appétits qu'il n'aurait pas forcément envie de combler après, il préféra donc
poser sa main sur celle de la danseuse (selon les propres dires de cette
dernière) logée sur sa taille.
Nerit saisit la main qui frôlait la sienne, et entraîna
le maure vers l'escalier.
Viens! Allons-nous
occuper de te dépoussiérer et de te raser la barbe alors. Il y a un baquet dans une
des chambres à l'étage et ça m'étonnerait qu'on ne trouve pas un
rasoir et des ciseaux
Ils montèrent l'escalier, croisant Bagerand et Lehto
qui se regardaient en chiens de faïence. La nouvelle et Lolite semblaient avoir
disparu. Nerit ne s'embarrassa pas de politesses... Depuis une heure elle
faisait l'accueil et servait la clientèle, alors que l'autre rousse entrait et
sortait sans prévenir personne, elle considéra donc qu'elle avait bien le droit
de farfouiller un peu.
Elle ouvrit une
porte, puis une autre, et enfin...
Ahhhhhhhh! C’est
là!
Tout s'était passé très vite... Lycia avait ouvert
la porte, Bagerand l'avait suivie... Lolite s'en était allée avec Lycia dans
une pièce à coté, laissant Letho et Bagerand un peu bête.
Abandonné nu sur
le canapé, il était encore plus énervé qu'auparavant, non seulement il n'avait
pu étancher sa soif, son désir que Lolite avait eu don d'accentuer mais en plus
voilà que Lycia apparaissait ici au bordel l'empêchant d'assouvir ses désirs.
Il eut vite compris qu'il devrait en rester là pour ce soir, Lycia n'était
surement pas ici par hasard...
Letho connaissait
à peine Lycia que déja, elle l'énervait... elle semblait si fier et sur d'elle.
De quel droit était elle montée et avait poussé cette porte, les dérangeant en
pleine action... Il allait devoir se contrôler, ne voulant pas se la mettre à
dos dès le départ.
Il regarda Bagerand qui semblait ne pas comprendre
tout ce qui se passait, il n'avait pas quitté lolite des yeux et on pouvait
lire sur son visage qu'il brulait de l'intérieur de ne pas savoir ce qu'il se
passait entre les 2 femmes.
Letho en profita pour se rhabiller à regret et sorti
dans le couloir, rejoignant Bagerand en attendant que les femmes ressortent.
Bagerand restait là comme collé devant la porte
regardant Lolite qui venait d'intervenir, l'empêchant de mettre une gifle à la
donzelle, après que cette dernière lui est dit
Lâche
moi gueux, la prochaine fois que tu me touches, tu ne t'en sortiras pas vivant.
Le baiser que
la brune lui avait donné l'avait quelque peu calmé, mais il restait là,
regardant les deux femmes s'éloigner l'une couverte d'une longue robe noire,
l'autre nue, ses longs cheveux d'ébène en cascade sur son dos. Il ne les quitte
des yeux que lorsqu'elles pénètrent dans la chambre.
Il se tour enfin
vers l'intérieur de la pièce sombre, Letho finissant de se rajuster. * pas de
bol mon gars* se dit-il Il attendit que de le voir arriver dans le couloir et
lui dit, l'instant en même temps à descendre
Venez,
allons boire un verre, je pense que nous en avons vous et moi grand besoin,
vous plus que moi sans doute. Lolite viendra vous rechercher n'ayez crainte à
ce sujet. Vous pourrez ainsi me dire qui est cette ....... donzelle enragée.
A peine eut-il caressé la main de Nerit que Yalim se
retrouva entraîner à la suite de la femme qui l'entraînait derrière elle sans
grand ménagement. C'est qu'elle avait de la poigne la donzelle quand elle s'y
mettait pu-t-il constater. Lui qui n'avait vu que le rez-de-chaussée de la
bâtisse, il se retrouvait déjà à l'étage enchaînant marches et pièces
rapidement. Il était amusant de constater que même si Nerit n'était là que
depuis peu de temps visiblement, elle n'hésitait pas à ouvrir en grand toutes
les portes lui passant à portée pour voir ce qui pouvait se trouver à
l'intérieur de celle-ci afin de trouver tout les instruments qu'elle tenait à
avoir.
Arrivant à
l'étage, il pu voir dans le couloir un homme nu, sans doute celui qui occupait
la tenancière, rentré promptement dans la pièce où ils avaient dû être
dérangés, et Bagerand de dos empêchant Yalim de voir l'humeur de l'homme.
Il fixa à nouveau
son attention sur la danseuse, la regardant faire, sans protester celle-ci
semblant enthousiaste à l'idée de prendre soin d'un homme, de le dorloter de
massage, de bain, de danse qui sait si jamais elle en avait soudainement
l'envie. Elle finit alors par s'arrêter brusquement, Yalim manquant de lui
rentrer dedans avec l'habitude de se faire tirer à bout de bras par la femme le
précédant. Il constata alors platoniquement, faisant écho à Nerit.
"Ah oui .... En effet, c'est bien là..."
Il pénétra dans
la pièce encore obscure dans laquelle se dessinait des formes d'objets plus ou
moins distincts. Yalim pensait voir une bassine près du centre de la pièce mais
pour ce qui était du reste, ses yeux ne s'étaient pas encore adapter. Il allait donc
devoir laisser s'agiter, à nouveau, la femme maure
devant lui mettant un peu d'ordre ici et là, cherchant à rendre certainement la
pièce agréable pour lui.