suite histoire j'habite au 22......

Faith regarda la femme soigner ses blessures et fut très surprise de la rapidité avec laquelle l’infusion la soulageait. Elfarranne lui conseilla de renouveler l’application et elle se contenta de lui répondre d’un simple hochement de tête.
Elle prit le chemise et la tisane qu’elle lui tendait, en la remerciant de sa bonté. Elle la vit se diriger vers sa bête, et au contact de la main de la dame, il se calma aussitôt. La pression de Faith tomba d’un cran, ne pas avoir un loup prêt à lui bondir dessus lui facilitait le jeu. Puis elle entendit la dame lui demander :
Vous disiez que vous étiez en chemin pour voir quelqu’un ici lorsque vous vous êtes fait attaquer. Avez vous prévenu le lieutenant de la maréchaussée ? Vous êtes tombée si je puis dire au bon endroit, je vais peut être pouvoir vous renseigner. 
La conversation s’engageait dans la bonne direction et elle n’en fut que ravie. Une petite explication avec une belle histoire et elle aurait ses chances.
*Enfin, bientôt je vais pouvoir arrêter de jouer la jeune femme polie et reconnaissante. Dommage pour elle, par contre, que je ne sois qu’une femme profitant de sa bonté*

Elle enchaîna, inventant l’histoire de A à Z. Elle surveilla les réactions de la femme qui pourrait lui affirmer la vérité, beaucoup plus que les paroles qui risquaient d’être contaminé à tout moment.
Oui, je venais ici effectivement pour retrouver une dame que j’ai rencontré il y a fort longtemps. J’avais apprécié le temps passé avec elle et il me ferait plaisir d’avoir la chance de la revoir de nouveau. Certaines personnes m’ont dites qu’elle devait se trouver ici, peut-être la connaissez-vous ? Elle se nommait Fleur de Lune … Si oui, pouvez me dire où pourrais-je la trouver. 
Elle attendit la réaction de la femme qui semblait-il, avait tressaillit en entendant Fleur de Lune. Faith espérait grandement que ce n’était pas du à la méfiance que la bête avait installée en cette pièce, sinon tout aurait été fait en vain …

Elfarranne avait tressaillit en entendant le nom de Fleur de Lune, sa Fleur, que lui voulait cette femme. Soudain elle vit le regard de son loup avec toujours le même message : méfie toi. Alors, mine de rien elle observa son invitée. Celle – ci avait l’air fatiguée, ses vêtements étaient recouverts de poussières et puis à bien y réfléchir les plaies de la jeune femme étaient superficielles, un peu trop, même. Mine de rien Elfarranne l’étudiait. Elle s’aperçut que Faith faisait la même chose de son côté. Elfarranne s’en voulait d’avoir tressaillit, mais elle ne savait pas cacher ses sentiments. Hors elle s’était prise d’affection pour Fleur de Lune.
Vous dîtes qu’elle s’appelle Fleur de Lune, et quoi ressemble - t –elle ? Pouvez vous me la décrire. Je verrais si effectivement je connais cette personne. 
En lui parlant, elle espérait que sa voix ne l’avait pas trahie. Elle cherchait désespérément comment protéger son amie, sans mettre en colère la jeune femme devant elle. En effet Elfarranne s’était rendue compte que sous une apparente gentillesse celle ne devait pas être commode. A force de soigner les gens, elle avait appris que parfois leurs paroles ne traduisaient pas toujours leurs pensées profondes.

Faith voyait que la femme la testait et cela commençait à l’exaspérer au plus haut point. Elle retint la colère qui commençait à bouillir en elle. Ce n’était pas le moment de tout gâcher, elle se devait de se contrôler, même si cela s’avérait d’une grande difficulté. Elfarranne donnait l’impression d’avoir découvert sa vrai personnalité, mais d’un autre coté, Faith savait très bien que la dame connaissait l’existence de Fleur de Lune. Ce serait maintenant un jeu qui se jouerait à deux!
Dans les souvenirs que je garde d’elle, c’était une jeune femme très jolie, à la chevelure rousse. Comme je vous l’ai dit, je l’ai rencontré il y a quelques années, alors en ce jour, elle doit être dans sa vingtaine d’années d’existence en ce bas-monde. 
Elle avait dit cela d’une voix laissant transparaître une nostalgie que les souvenirs ravivaient habituellement en les humains.
Si vous ne la connaissez pas, je partirai aussitôt porter ma plainte pour l’attaque que j’ai subit. Sinon je vous prierais de m’indiquer où pourrais-je la trouver.

C’était sa dernière chance, ce jeu avait assez duré. Elle devait aller rejoindre ses compagnons très bientôt. Elle espérait que leur collecte avait été beaucoup plus constructive que la sienne s’il voulait réussir cette mission.

Elfarranne se rendit compte que la jeune femme allait bientôt s’énerver. Elle sentait que Faith faisait tout son possible pour garder son calme. Hors elle se dit que c’était bizarre comme attitude. De plus Elfarranne commençait à avoir sommeil, cette étrangère l’agaçait. Alors Elfarranne fit une chose qu’elle n’avait encore jamais fait, elle mentit. Elle sourit à la jeune femme et lui dit.
Une jeune femme très jolie, à la chevelure rousse, d’une vingtaine d’années ? 
Attendez que je réfléchisse, j’ai bien deux ou trois amies, mais elles sont blondes ou brunes, une rousse, non je ne vois pas. 
Dans les yeux violets d’ Elfarranne s’était allumé une petite lueur. Elle se demandait ou était sa dague. Celle – ci devait être en haut car elle était toujours en chemise de nuit enveloppée d’un simple drap. Puis Elfaranne se tint sur ses gardes. Son cœur battait la chamade. Elle jeta un œil à Lucius. Il était toujours là. Si elle avait besoin de lui, un seul geste suffirait.